Fragile Italie


Juste avant la crise de 2008-2009, l’Italie avait fortement réduit son déficit public par des mesures structurelles de hausse des prélèvements obligatoires. Comme elle n’a par ailleurs engagé aucune mesure de relance pendant la crise, son déficit était inférieur à celui de la zone euro et égal à celui de l’Allemagne en 2010. Son déficit structurel est resté proche de 3,0 % du PIB dans les années 2007-2011 puis a été ramené à moins de 0,5 % du PIB en 2013, surtout par une nouvelle hausse des prélèvements obligatoires. L’activité économique ayant rechutée en 2012, le déficit effectif a moins diminué, mais il est néanmoins revenu de 4,2 % du PIB en 2010 à 2,9 % en 2012. Il n’est ensuite jamais repassé au-dessus de 3,0 % du PIB. Sur la période 2014-2017, le rapport des dépenses publiques au PIB a baissé de deux points pour revenir à 48,9 % (contre une moyenne de 47,1 % dans la zone euro). Comme la croissance du PIB a été très faible sur cette période, la progression des dépenses a dû être limitée en moyenne annuelle à 0,6 % en euros courants, soit quasiment zéro en volume, contre 1,5 % dans la zone euro. Malgré cette maîtrise des dépenses, le déficit structurel a de nouveau augmenté à partir de 2014 pour atteindre 1,7 % du PIB en 2017 (0,6 % en moyenne dans la zone euro), en raison notamment d’une baisse d’un point du taux des prélèvements obligatoires qui a ramené celui-ci à 42,4 % (40,5 % en moyenne dans la zone euro). La reprise de la croissance, bien que très modeste, et la maîtrise des dépenses ont permis de légèrement réduire le déficit effectif, qui était de 2,3 % du PIB en 2017 (0,9 % en moyenne dans la zone euro). La dette publique a décru dans les années 1997-2004 puis a été stabilisé autour de 100 % du PIB jusqu’à 2008. Elle s’est accrue de 30 points de PIB dans les années 2009-2014 et se trouve depuis lors stabilisée un peu au-dessus de 130 % du PIB (la moyenne de la zone euro est de 87 % du PIB en 2017). Sa charge d’intérêt est deux fois plus importante que dans la moyenne de la zone euro, mais l’Italie dégageait un excédent primaire de 1,5 point de PIB en 2017, contre 1,1 point dans la zone euro. Les finances publiques de l’Italie sont dans une situation de fragile convalescence. La croissance des dépenses publiques a été maîtrisée et les déficits, effectif et structurel, sont limités mais le poids de la dette reste très lourd et impose de poursuivre l’effort de redressement.


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