La poudre aux yeux

En Occident, la transition démographique est faite depuis si longtemps que nous avons cessé de voir l’importance que cette démographie pouvait avoir sur la société, et sur sa capacité à être en paix. Mais il est nécessaire de s’en souvenir. Il y a quelques jours, au cours d’un séminaire à Reims en Champagne, j’ai entendu une conférence fascinante sur le rôle que jouait la démographie dans ces tensions. L’intervenant y montrait que la baisse du taux de natalité est non seulement essentielle pour la stabilisation de la population mondiale mais aussi pour la sûreté de la société. Dans la plupart des régions du monde, en effet, le taux de natalité décline déjà depuis longtemps. Mais certaines régions du monde ont fait l’impasse sur cette baisse, et en payent aujourd’hui le prix : ce sont ces zones qui sont devenues particulièrement dangereuses. La population y est en effet en croissance excessive, suite à une diminution du taux de mortalité qui n’a pas été suivie par une baisse du taux de natalité. Or, les études ont montré qu’avec une proportion excessive de jeunes aptes à combattre, il est particulièrement délicat, voire impossible, de créer une société stable et durable. Il est donc plus que probable que les conflits soient à l’ordre du jour durant quelques années encore pour ces pays. La transition démocratique ne pourra se faire qu’après la révolution démographique. Et cette dernière ne sera elle-même possible qu’avec l’amélioration de la condition de la femme. Des études établissent effectivement qu’une baisse de la natalité est la conséquence directe des programmes d’alphabétisation intensif des jeunes filles. Les femmes représentent donc à l’évidence la seule solution pour obtenir un taux de natalité adapté. Même si j’y suis allé en traînant un peu les pieds, j’ai décidément bien apprécié ce petit séminaire. Non seulement les idées y étaient passionnantes, mais l’organisation était aussi très efficace, ce qui a contribué à mettre tout le monde de bonne humeur. Un excellent moment, au final. D’ailleurs, je vous mets en lien l’agence qui a mis sur pied ce séminaire en Champagne, si vous voulez en savoir plus.

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Vous voyez flou ? Vous n’arrivez pas bien à me lire ? C’est normal. C’est que vous avez un truc, là, au niveau des yeux. Ce n’est pas une paille, ce n’est pas une poutre : juste de la poudre aux yeux. Mais alors, en quantité industrielle ! Personnellement, il me suffit de suivre la campagne présidentielle pour être complètement enfariné avec cette fameuse poudre diligemment offerte par nos politiques. Et alors, quand j’entends un discours de François Fillon, je deviens aveugle au bout de trente secondes : rarement on a vu un tel filou, menteur et retors au possible, dans une élection présidentielle ? Sarkozy ? Lui au moins avait un certain cachet. Je suis loin d’être fan, mais quand je vois un Fillon parler de cabinet noir, de prétendre avoir des preuves (mais sans vouloir en produire une seule), de dire tout et son contraire d’un jour à l’autre, je me dis que la politique a bien baissé en qualité depuis l’avènement de Trump : avant ça, on saupoudrait les yeux ; aujourd’hui, on nous décharge des sacs de 100kg de poudre sur la tronche, et par paquets de 50. Ce n’est plus qu’on n’y voit plus goutte : c’est qu’on essaie de nous enterrer vivant !

La poudre aux yeux, à petites doses, pourquoi pas. On nous en a toujours donné à dose homéopathique. Mais là, il faut réagir. J’ai toujours pensé que les fake news et les alternative facts resteraient une spécificité américaine : je ne m’attendais pas à les voir débarquer dans nos élections quelques mois plus tard.

Ce blog, c’est une manière d’entrer en résistance. De reprendre l’actualité point par point, en évitant les interprétations faciles et les raccourcis qu’en font nos politiques. Bref, de regarder le monde par soi-même, plutôt qu’au travers du filtre poudreux qu’on voudrait nous imposer.

Bienvenu sur mon blog.

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